L'affaire Seznec - Le festival des Terre-Neuvas - La Bretagne - Les pages "perso" - Sommaire
La Bretagne Sa langue, sa musique, En photo et toponymie Pays de Rance, Lanvallay et ses origines, D'AUCALEUC à la VILLE RUE, BOBITAL

Toponymie et histoire du Pays de Rance

Toutes ces photos ont été prises par ARIELLE MARCOU. Vous pouvez la joindre pour vos commentaires ou remarques en cliquant Sommaire
All these photographies have been shot by ARIELLE MARCOU. You can make her comments by clickingt Sommaire.

 BRETAGNE
Vue de la Pointe St Matthieu
Coiffe plougastellaine
Fest dez à Plougonvelin Coiffe plougastellaine

DINAN
La Fête des remparts
La Fête des remparts
La Fête des remparts La Fête des remparts La Fête des remparts
Le JERZUAL fleuri Le Jerzual fleuri
Le vieux port Lanvallay
Pavage du Jerzual
Dernière mise à jour : 
27 juin 2004 

 
 
 
Toponymie et histoire du Pays de Rance                          (Source Le Petit Bleu - Yves CASTEL)
Quleques mots clés sur cette page : Rehanet, Abreuvoir, Saint Jacut, Lanvallay, Le Jerzual
Rehanet
Ce village était formé de deux fermes et de leurs dépendances, bâtiments datant du XVIIIème au XXème siècle, situés sous le flanc ouest de la colline de CONICAN. Ce nom est d'origine bretonne et désigne : le lieu où demeure la famille Rehan ou Rohan. Le suffixe ‘et’ peut avoir deux origines. Soit le suffixe latin Etum = lieu ou demeure …, soit le suffixe breton ‘ec’ ou ‘ac’ (prononcé é en gallo, écrit et) venant lui même du gaulois Acos qui a le même sens. Rohan ou Rehan est le diminutif du moyen breton Roc’h = rocher. De ce terme proviennent d'autres noms de famille, tel Rohellec et Rohenec, prononcés et écrits, en gallo, Roèlet et Roènet, ou Roanè, qui devient Rohanel en français.
Abreuvoirs (les). 
Le ruisseau de la Samsonnais coule au fond d'un vallon à l'ouest de Rehanet. En remontant vers sa source, on passe sous la RN176 pour aboutir au Douet des abreuvoirs, car s'y abreuvaient les bestiaux des fermes environnantes. 
Dans les années 1950-60, on venait encore y rincer les ‘linges’. Durant les deux semaines précédant le dimanche des Rameaux, on y rinçait la grande buée de tous les linceuls (draps) les pillots (torchons) et les hannes (vêtements) utilisées durant l'hiver. 
Le gallo Douet = lavoir vient du vieux breton duur, du moyen breton dour = eau. Le moyen breton dourec = abondant en eau, est à l'origine de douet. Tous ses mots viennent du gaulois dubro = eau. 
Abreuvoir (13ème siècle) vient du latin vulgaire abibere, de même sens. 
Saint JACUT de la MER, ou une association curieuse de l'histoire locale (Renseignements auprès du général Aublet: 02 96 27 72 08) 

L'association des Amis du Vieux Saint-Jacut est née au début des années 80, pour raconter le. souvenir de l’histoire locale et des pays d’alentour, jusqu’à Créhen, Corseul, le. Frémur et Saint-Briac. Elle relate l’histoire des gens, des bateaux, , de la pêche, des lieux et des  constructions, depuis le temps où la mer recouvrait Saint-Jacut, un siècle avant notre ère. Landoac, appelé également Landoar, existait déjà avant que Saint-Jacut n’arrive avec sa famille vers le Vl' siècle pour fonder son monastère. 

Histoire et legende 
L'histoire de Saint-Jacut a été écrite vers l’an 1000, à partir de la transmission orale des récits. Celle de Saint-Jacut se confond avec celle de Saint-Guénolé, son frère, qui a construit l'abbaye de Landevennec dans le Finistère, de Saint-Guéthenoc, son frère jumeau, de Sainte-Klervi, sa sœur, tous arrivés pacifiquement d'Irlande. Au moyen âge, l'abbaye fait vivre Saint-Jacut. Les premières maisons sont construites en remontant petit a petit sur la grande rue, baptisée alors chemin de l'abbaye. Le premier port construit par les moines est celui de la Banche. Ceux-ci se laissent porter par la marée montante pour atteindre la rive opposée de l'Arguenon à Saint-Jaguel. Au retour, ils profitent du courant inverse pour redescendre vers le port de la Banche. 

Les Normands, en envahissant la presqu’île en conquérants au IXème siècle, ont tout massacré et fait fuir les moines. Au XIIIème siècle, l'abbaye connaît un nouvel essor avec son prieur qui accède au rang d’évêque avec droit de haute et basse justice, et fait bâtir les prieurés de Saint-Jacut les Pins et Saint-Jacut du Méné. Au XVème siècle, les moines construisent les digues pour garantir le passage de l’isthme et préserver les terres de l’envahissement de la mer. Puis l'abbaye déclinera jusqu’à la révolution. Pillée, elle ne sera remise en état qu’en 1875 par les sœurs de Saint-Méen. La congrégation, composée aujourd'hui d'une dizaine de membres, assure un service de pension de famille et d'accueil pour des séminaires ou des retraites spirituelles. 

Lanvallay
Bel-Air au-dessus de Saint Piat est. une graphie fautive de Beler (mot attesté par des actes de propriétés anciens). Ce mot désigne une hauteur, un point culminant. Il est l’abréviation du nom du dieu solaire celtique Belenos, dieu à la rouelle, à la lyre, identifié à Apollon par les romains. Ce toponyme se trouve dans près de cent communes des Côtes d'Armor (Aodou an arvor). 
Le double féminin de Belenos était Ana, Ahna ou Anna, dont nous avons déjà parlé. On le retrouve dans des noms de lieux situés à, plus ou moins trois cents pas de rayon d'un Bel-Air (1). Tel, le ruisseau dit de Sainte Suzanne qui coule en frontière de Saint Piat et de Saint Hélen. II devrait son nom à une hypothétique chapelle dédiée à Sainte Suzanne. Il est plus vraisemblable que ce nom vienne de deux mots gaulois SUS' (Suze), de même racine que le verbe gallois Sugn-o = sucer, breton sun-a, qui sert de nom commun au marais. 
On retrouve le premier terme dans un lieu-dit de Tressaint : La Suze es Noë. Ce Noë que l’on trouve sous les mots la No, la Noëlle, les Noèls... vient du bas latin Nauda, venant lui même du gaulois Naudon qui désigne un lieu humide, un marais. 
(1) Voir Bel-Air en Trédaniel (22) au-dessus de la ville Danne et de la chapelle Notre Dame du Haut, qui abrite les statues des 7 saints : Lubin, Mamert, Meen (invoqué pour la folie), Hubert, Livertin (invoqué pour les maux de tête), Hovarniaule (invoqué pour la peur)et Notre Dame. 
Nous continuons notre périple en partant du carrefour de la redoute. Vers le nord se dirige la rue de la Prévalaye. Cette prée (nom féminin en vieux français, du latin pratum) fut, sans doute, un domaine paroissiale. 
La "légende dorée" nous apprend que Saint Valay franchit la Rance en une seule enjambée, car il devait s'enfuir devant des lavandières furieuses de ses sermons. Il avait reproché leurs médisances. Se retrouvant sur Taden, il escalada le coteau pour leur échapper. Mais elles le poursuivirent en remontant la "Vallée des Chênes". Elles l'acculèrent au vide au sommet de la roche du "Saut de l'Ane". Avec l'aide d'un ange de Dieu, il franchit le gouffre d'un seul bond, pour atterrir sur une prée en Lanvallay. Cette légende chrétienne a occulté celle du Saut de l'Ane qui sentait trop son paganisme. Pour renforcer la christianisation du lieu, on fit construire une chapelle Saint Valay, dont une propriété voisine porte toujours le nom. 
Dans le bas du bourg de Lanvallay s'élevait la ferme du Pigeon vert, dont le dernier occupant fut Jean Samson. On y trouve maintenant la poterie Corendrian. 
En ces lieux, au XVIIIème siècle se trouvait un cabaret, dont l'attraction, outre le vin, était un curieux oiseau à plumage à dominante verte. Faute de connaître son vrai nom, on l'avait nommé le pigeon vert . Pour attirer les clients, les patrons de ces estaminets présentaient des animaux amusants, curieux ou dits savants : tel la truie qui file ou les deux magots à Paris, le chat qui pêche, la pie qui boie à Saint-Mâlo, le pélican à Dinan, ... Ce pigeon, ou plutôt ce perroquet vert d'Amazonie avait été ramené du Brésil par un corsaire malouin.
Le texte continue (1070-80) "et au bout du pont, une prée où se fait l'exercice militaire" (ubi bella solebant fieri). Dans ce pré s'entraînait la garnison du donjon, perché sur son éperon barré, trop exigüe pour que cette garnison s'y déploie. 
Riwallon le Roux, frère de Geoffroy "donne un terrain pour y élever une église, un logis des moines et les maisons d'un bourg". Ces textes de donations ne nous disent pas que ces seigneurs ont créé un premier prieuré et un premier village. Ils ne prouvent que ce qu'ils disent et rien de plus. Ce sont des donations à de nouveaux arrivants, les bénédictins de Saint Florent lez Saumur, dont l'abbé était le neveu des deux donateurs. L'abbé n'est pas venu les mains vides. Il apporte les reliques de St Méen et de St Judicaël et d'autres non nommés. Tant que ces reliques auront un attrait sur les pélerins, elles asssureront une partie des revenus du prieuré. 
C'est sans doute à cette époque que la paroisse de Lanvallay change de patron, St Méen remplace St Valay. De plus, Geoffroy permit aux moines d'imposer de 12 deniers (= 1 sou) chaque baterau chargé accostant, soit sur leur rive, soit sur celle d'en face. Riwallon fait de même sur les charettes pleines venant de la route. Ces prélèvements payaient les services des moines: religieux à l'église et au cimetière, éducatifs aux écoles, hospitaliers (maladreries et hopital de la Madeleine), techniques (dans les moulins, le four, le port,...). 
Sous le Duc Jean II de Bretagne (1286-1305), des franchises furent octroyées aux marchands venant de la foire du Liage (du 2ème jeudi au 2ème dimanche de carême) "es le parvis et les prées alentour la Madeleine du pont" de Lanvallay.
Au XIVème siècle, on nomme Perroquet (de Perrot, diminutif de Pierre) le Pagepault en bois, fixé au sommet d'un mât pour l'entrainement des archers ou arbalétriers des milices. 
En continuant, vers Dinan, à gauche au sommet de la grande côte de la Madeleine, se dressent les bâtiments de l'ancien hôtel du Lion d'Or, encore en service au début de notre siècle. En 1757 existait aussi, à Auray, une auberge du Lyon d'Or. Cet hôtel était bon  et honnête car "Au lit on dort". Ce qui n'était pas évident en ces temps où l'hygiène et la propreté n'étaient pas habituelles. 
Revenons en arrière, vers la Redoute. L'ancienne route vers Dinan se nomme avenue des Acacias. Nom récent, qui fût donné à ce chemin encore bordé de Robiniers dans les années 1960. Le mot Acacia a éliminé Acassia au XVIème siècle, et vient du grec Akakia. Il désigne une plante légumineuse, épineuse, originaire d'Afrique ou d'Australie. On le cultive en France sous le nom impropre de mimosa. Tandis qu'on appelle Acacia ce qui est en réalité le Robinier (du nom du botaniste français François Robin) originaire d'Amérique du Nord. 
A droite, au carrefour, commence le chemin vert, descendant vers le Lion d'Or. A mi pente coule la fontaine St Méen. Chemin du latin populiare Caminus, du gaulis Caminos= route de campagne. 
Vert, vieux français XIème siècle, verde = jeune pousse, plène de sève. D'où les nombreuses croix vertes qui jalonnent le Tro Breiz. 
Meen, en breton Meven, est né vers 520 à Ork, Comté De Gwent, au sud du pays de Galles. Son oncle Samson le prend près de lui pour diriger ses études, puis lui remet les ordres. Il accompagne Samson en Armorique en 545, puis part fonder l'abbaye de Gaël vers 560. Il y accueille Judicaël, ancien roi de Bretagne. Il meurt vers 616. Meen guérit des maladies de la peau, grâce à l'eau de ses fontaines. 
Au bas de cette côte, on traverse la rue du viaduc, la venelle du Lion d'Or pour rejoindre le haut de la Madeleine. En face, le groupe de maison à flanc de coteau se nomme les Salles. Ce mot d'origine germanique, Sal (Vème siècle) désigne au XIème siècle la grande pièce de réception situé à l'étage du donjon en bois. Elle était surmonté de la chambre, puis du comble. Ce mot est passé en Moyen Breton, XI-XIIIème siècle, pour désigner un château, puis un manoir, puis une ferme. En descendant la Madeleine, nous revenons au port.
Le JERZUAL - Cette rue du Jerzual fut peu à peu désenrochée et aplanie. Elle fut recouverte "d'une pavée", mélange de terre argileuse, de coquillages pilés et de gros graviers. Les pavés en cube de peirre furent placés sur les rues de Dinan au XVIIIème siècle et au début du XXème siècle sur la rue du Jerzual. 
Pour que la "pavée" ne dévale pas la pente (+-10%) lors de gros orages, on la tassait à plat, horizontalement. Le Jerzual monte donc à Degrés tout au long de ses 807 mètres. Des troncs d'arbres "écotés" et "écorcés" formait le bord des degrés. Ces poutres grossières faisaient marches, suivaient un aplat : une marche, un aplat, une marche un aplat, une marche un aplat ... 
Les chevaux et les boeufs tiraient des charrettes "brinque balantes" dans la montée, et "cahotantes" dans la descente. Souvent, on nommait ces routes "casse pot". 
Pour voir la preuve de ces marches, ce qui soûlerait  les "étals". Ces "solins" ou "bahuts". Ce sont ces lurets que l'on voit encore devant les maisons à pans de bois. A l'origine, ils étaient hauts de 1m20, 1m30 et horizontaux. Maintenant que le Jerzual monte de façon "régulière", l'un des bouts est trop bas, l'autre trop haut. Une autre preuve de cette construction à "degrés" est l'envoi d'une vingtaine de camoions par l'arsenal de Saint Malo vers Saint Cast, pour aider les troupes françaises à rejeter les anglais à la mer. Dans la montée, ils cassèrent la plupart des affûts et des essieux en sautant à toute allure d'une marche à l'autre.
Yves Castel - le Petit Bleu
Si ces photos vous intéressent, vous pouvez en recevoir un fichier plus précis, de taille plus importante.Il suffit pour cela de le demander à -> 
If you are interesting in this pictures, you may receive them with a higher quality, just by asking Philippe MARCOU ------------------------------>
Sommaire
 L'affaire Seznec - Le festival des Terre-Neuvas - La Bretagne - Les pages "perso" - Sommaire
La Bretagne Sa langue, sa musique, En photo et toponymie Pays de Rance, Lanvallay et ses origines, D'AUCALEUC à la VILLE RUE, BOBITAL